blog de voyage sans prétention pour ceux qui ont envie de nous suivre
6 Septembre 2018
Bonjour tout le monde, nous revoilà, toujours en vie, avec plein de belles choses à raconter et de nouveaux projets.
Au dernier chapitre, on s’est quittés lors de l’arrivée de Yohann et Céline à l’aéroport de Fakarava, aux Tuamotu.
Après un petit rhum à bord avec Nicolas et Laurent et une première nuit de récupération, en route pour le sud de l’atoll.
GRILLADE A LA ROBINSON
Le long de la Côte Est, Lionel nous avait conseillé un super mouillage dans une crique isolée ; on s’y arrête à la tombée de la nuit et, là , surprise, il y est avec sa maman de 80 ans qui le rejoint parfois, et un autre voilier ; Grillade à la robinson improvisée sur la plage avec la pêche du jour : la bonite qu’on a péché 10mn avant d’arriver, ses becs de cannes et perroquets …
Un peu de riz, des bières, et surtout plein de belles histoires de voileux voyageurs ayant fait le tour du monde , protégés des moustiques par le feu de bourres de coco, éclairés par la lune se miroitant dans les rides de la crique reflétées par les coques des bateaux…
Nos nouveaux équipiers hallucinent…nous sommes émus de partager avec eux un de ces moments magiques de la mer et du voyage.
SURF A FAAITE
On a un challenge à réussir : on a fait venir Yohann et Céline aux Tuamotu alors que ce n’est pas le top pour le surf ; il arrive avec 4 planches !
2 des planches, (trop longues pour l’avion, arriveront par le Cobia, bateau qui livre l’île une fois par semaine …
Il ne faut pas que le surfeur soit déçu… Depuis un moment on nous parle d’une vague mythique à l’entrée de l’atoll de Faïté à 20 milles au sud de Fakarava, mais elle est rarement parfaite.
Elle n’est surfée que par les locaux et quelques initiés (il y a un avion de temps en temps seulement).
Les conditions ont l’air au rendez-vous, on décide de tenter le coup.
Accostage au quai dans la passe et dans le courant
on est au cœur de ce petit village de 70 habitants qui voit 15 voiliers par an…on a les informations de bouche à oreille, pas dans les guides ..
On est à 200m de la vague qui déferle à l’entrée de la passe face au village.
Yohann peut partir sur sa planche du bateau sur le spot de surf
; Céline se met à l’eau pour photographier avec le caisson
et je fais l’assistance avec l’annexe..
Vagues incroyables de 3 mètres, avec des locaux adorables qui laissent les plus grosses par gentillesse et par peur de casser leurs planches (souvent offertes par des surfeurs de passage) ; ils surfent pieds nus malgré le corail.
Un respect réciproque a animé les rencontres entre eux, sur le quai comme sur l’eau. Yohann et Céline sont tout de suite dans le bain de la Polynésie
Une mauvaise série de 3 vagues a jeté Céline sur le corail, elle a eu la jambe bien rayée, et s’est soignée avec stoïcisme au mélange citron /lavande aspic… mais cela ne l’a pas arrêtée !
Alain a tenté une grosse vague en body board et y a laissé une belle palme et un morceau de peau…
« Alain : Ben quoi !!! Yohann m’a dit vas-y Papa… j’y suis allé ; super vague… je sors nickel… sauf que y’en avait 3 autres derrière ; les mêmes que Céline, elles nous ont fait un prix de gros. »
Heureusement je n’ai pas eu à utiliser les connaissances pour recoudre que j’avais apprises sur du lard avec Natacha, notre amie médecin (la trousse de secours pour cette période de voyage avait été très étoffée pour les blessures en plus de l’homéopathie et des huiles essentielles ; tout a servi raisonnablement et efficacement).
« Alain Je confirme : mes multiples « rayures » dues au corail ont été efficacement traités avec citron, huile de coco et lavande aspic : Alain »
Regarder pour la première fois de près mon fils seul, surfer sur une grosse vague, dans la douceur du coucher du soleil, avec les cocotiers en arrière-plan, et sa compagne dans l’eau nageant et filmant tout, malgré les courants et les ressacs… ça valait le coup d’attendre toutes ces années
c’était magnifique et rassurant, un moment de bonheur.
Adrien et Aline nous emmènent descendre le courant dans le lagon au milieu des parcs a poisson. Plein de vie… Je regarde un requin énervé car il est pris au piège dans un parc, et je réalise au bout d’un moment que je descends avec un bon courant dans un couloir de corail qui mène à une cage bien pleine… de quoi ? Pas le temps de regarder de quoi ; demi- tour et je pense « palme et «casse- toi de là » …finalement il n’y en avait pas, mais ca ne fait pas de mal d’être prudent !!
Pendant ce temps-là, Alain aide une blonde à décoincer la flèche de son fusil à à proximité… rigolez, même sous l’eau il y en a ! c’est plus risqué que les requins…
« Alain : Ben quoi ! faut bien aider les gens dans la peine… »
Cette jeune personne cherchait un bateau pour l’emmener à Papeete dans nos dates ; Mais le vote a proposé que nous restions en famille.
Il y a beaucoup de gens qui font du bateau stop, souvent des femmes, de tout âge et toniques. On en a rencontré 2 qui ont été sur des voiliers qui ont fini sur des patates de corail… De là à penser qu’elles ont distrait le skipper… a qui la faute ? L’histoire ne le dit pas ; elles avaient débarqué après le naufrage et cherchaient un autre bateau ; On n’est pas tentés.
Belles rencontres avec les habitants de Faaité qui venaient très discrètement sur le quai voir le bateau. Les enfants sont ravis de nous côtoyer,
J’ai commandé et regardé faire mes paniers et chapeaux en feuille de cocotier
Le lendemain les deux femmes viennent me les amener et nous parent tous les 4 de colliers magnifiques pour notre départ ; c’est la tradition en Polynésie : collier de fleurs quand tu arrives, collier de coquillages quand tu pars.. Impression de quitter de bonnes amies après quelques heures.
On s’est vraiment régalés dans ce village ; Yohann a fait le plein de vagues jusqu’à la nuit et on va pouvoir continuer à profiter des Tuamotu tranquillement.
CONCERT A IRIFA ET COUPE DU MONDE DE FOOT
Retour à Irifa, ce soir il y a concert ; Une dizaine de voiliers viennent mettre l’ancre devant la seule « maison » de ce bout du monde
; au programme, Steve qui fête ses 60 ans avec sa guitare
Leiza la patronne
et Jean ont fait un cochon à la broche et un beau buffet,
On arrive à 18H il n’y a déjà plus de bières car il y a plus de monde que prévu, le bouche à oreille a fonctionné à plein, le feu de bourres de coco éloigne les moustiques ; on mange avec les doigts, on déguste les taros, les poissons grillés ..on parle anglais, espagnol, de tout ; on s’est fait beaux pour ce diner sur la plage.. ..les lumières sont dans les yeux…
Demain y’a match… à 4 heures du mat… On se donne rendez-vous chez Leiza
Je me réveille trop tard, les gars sont déjà partis avec l’annexe… Un coup de spot dans la nuit au voisin dont j’entends l’annexe démarrer, il pige vite et vient me chercher… Eh oui, là aussi ça marche le stop !
On est une vingtaine, par terre, la table garnie de gâteaux amenés par les voileux , Leiza au milieu sur son matelas, en petite tenue dans son paréo, caline son chéri et gueule plus fort que les autres.
Aujourd’hui, Céline et Yohann font voler le drone; un spot pour les photographes ; la langue de sable blanc, les eaux turquoises, les cocotiers
Yohann attaque la chasse avec succès
Retour a la passe Sud, à Tetamanu village, pour faire la descente de la passe en snorkeling et plonger .
Cet endroit est magnifique ( regardez le film de Laurent Belesta « le mystère mérou ) : beaucoup de vie et corail , on y voit de près de gros napoléons, des requins par centains
des raies léopards
… On se laisse descendre dans le courant et on admire !
On y est retourné avec Malik, Judith, Catherine et Pierre-Charles 1 mois après.
Ce soir départ pour Tahiti ; nous allons y chercher Malik et Judith et voir d’un peu plus près cette île que nous n’avons pas pris le temps de visiter lors de l’achat du bateau.
Départ paisible à la tombée de la nuit pour 36 heures ; vent 15 à 20 nœuds au portant ça devrait envoyer! Quelques dauphins à l’étrave pour nous souhaiter bonne route, profitons-en, ça ne va pas durer.
Le seul hic, c’est la houle de sud-ouest face à la mer levée par le vent d’est donne une mer croisée très très désagréable en catamaran ;
Céline assure toute la traversée, de jour comme de nuit, riant des packs de mer dans sa tasse de thé à 4 H du matin , et piquant des fous rire communicatifs a la barre dans la tourmente ...
J’ai du mal à me reposer ; quand je tente de dormir dans le flotteur j’ai l’impression qu’il va casser tellement les chocs des vagues sont violents et font caisse de résonance, pour la première fois j’ai le dos affreusement douloureux et je me demande ce que je fous là… la seconde nuit est blanche, mais heureusement je n’ai jamais de mal de mer . Le bruit est plus impressionnant en catamaran, mais c’est terriblement agréable de vivre et naviguer dessus ; je ne retiens que ça dès le lendemain…
Alain gère ; en dehors de ses quarts, il dort entre deux réglages de voiles, et répond à toutes nos demandes.. nuits hachées pour le capitaine…
On a installé le carré central en lit pour que l’on dorme mieux, à tour de rôle, et là aussi un moment de douceur imprévu ; Etre près des siens à regarder l’écran de navigation, les étoiles, ou s’écrouler près de celui qui y est déjà.
La gamelle de lentilles que je prépare toujours avant les navigations permet de manger pendant les quarts, les Oréos sont bienvenus, sous les étoiles ou dans les grains, malgré la violence du vent et de la mer ..
PAPEETE ET MOOREA
Arrivée à Tahiti Iti au petit matin
juste à temps pour la demie finale de la France contre l’Uruguay.
Les gars tentent, en vain, le stop pour aller le voir au village à 10 km. Finalement je demande à une dame dans une maison sur le lagon en face du bateau, qui accepte de nous accueillir ; on regarde le match avec vue sur la mer et elle nous offre un café ; match partagé avec elle, magique ! et on repart avec un régime de bananes…
Après un grand tour au supermarché (après 6 semaines de Tuamotu !!!) On va mouiller près de Teahupoo, vague mythique de Tahiti ; mais les conditions ne sont pas au rendez-vous et on part vers Papeete.
ANNIVERSAIRE
Couronnes de fleurs de Tiaré pour Malik et Judith à 6 heures du matin à l’aéroport, et un joyeux anniversaire préparé sur le bateau pour Malik et Yohann qui ont eu 32 ans la veille
Je m’échappe une matinée, pour les laisser s’approprier le bateau, Yohann et Céline font la visite du propriétaire .
Je vais chez le coiffeur, besoin de revenir à une coupe courte plus adaptée à la vie sur un bateau ou l’on est dans l’eau la moitié du temps… et j’avais dit que j’arrêterai les teintures quand je serais grand-mère… retour au blanc progressif...
Quand à Alain, il parcourt la ville en vélo pour trouver des pièces pour le bateau.
Le cadeau d’anniversaire était un saut en parapente ; vue des îles du ciel
Le HEIVA
Ce sont les fêtes de juillet dans toute la Polynésie, une tradition de plus de cent ans, dont la préparation anime les îles pendant les mois précédents ; hautes en couleur, elles célèbrent la culture traditionnelle Polynésienne sous toutes ses formes, : danses, chants, courses de pirogues artisanat et sports traditionnels tels que le concours de lever de pierre (Le gagnant du concours a soulevé 140kgs, qui dit mieux ?au pays Basque ?)
et le lancer de javelot.
Le mieux ça a été à Huahine et surtout à Raiatea, ou nous avons été envoûtes par les danses des femmes et celle des enfants, lumineux du bonheur de danser
le lendemain au marché je racontais mon émerveillement sans le savoir à la costumière qui vendait ses bananes ; elle ne pouvait recevoir meilleur témoignage …
LA FINALE DE LA COUPE DU MONDE
Debout à 5 heures pour aller la voir sur la place principale de Papeete, assis par terre, devant un écran géant ; ambiance de feu
la télé filme la foule; Manu Daguerre et Claudine , cloués au lit par une gastro à Papeete, ont la surprise de nous voir a la télé.
..le monde est petit, non ?
Profitant d’avoir loué une voiture pour aller à l’aéroport, on s’aventure dans l’intérieur des terres pour voir les vallées et les cascades, … La chaleur, la fatigue de la navigation et le décalage horaire pour les nouveaux arrivants ont raison de notre énergie... Il faudra que l’on revienne pour découvrir la montagne…
MOOREA
Nous retrouvons avec plaisir cette île à 2 H de Papeete, tout le monde est motivé par la navigation
Judith a vite compris les manœuvres
Nous jetons l’ancre près du motu Tiahura, pour aller voir le lagunarium où les prestataires de tourisme nourrissent les raies ; les requins en profitent…. Honte à nous, plongeurs respectueux de ces animaux, mais on a passé un bon moment à rire et à filmer leur ballet. C’est eux qui nous caressaient, attirés par la nourriture des guides des bateaux de tourisme.
Puis mouillage dans la baie de HAAPITI, magnifique endroit de repos pendant 3 jours, avec une belle vague pour Yohann ; Elle lui a été présentée par un jeune local trouvé par Myriam (en faisant du stop) il a été ravi de profiter de l’annexe pour se rendre sur le spot. Dans cette baie, il y a des dauphins a gogo et les eaux sont cristallines.
J’ai fait le tour de l’ile en stop avec Myriam avec le moteur du guindeau sous le bras (20kg!) ça fait un moment qu’il fonctionne de manière aléatoire et il n’est pas question de repartir aux Tuamotus avec cet élément de sécurité qui fonctionne à moitié … On galère mais à Raiatea un électricien solutionnera le problème.
LES ILES SOUS LE VENT
LA TRAVERSEE
Que dire de cette première vraie navigation pour Judith ! On a choisi de la faire de nuit (12 heures) mais les conditions ont été pires que pour venir de Fakarava ; la mer était moins croisée mais il y a eu des grains toute la nuit jusqu’à 35 nœuds ; c’était donc un peu le champs de bataille sur le bateau quand il fallait prendre des ris puis les renvoyer ; elle a été parfaite alors que je pense que c’était très impressionnant ; elle a fait confiance à l’équipage qui a assuré. (Pas de photo on a eu autre chose a faire!)
HUAHINE ET LE MAA TAHITI
Huahine: cette île a la forme d’une femme enceinte ; elle est paisible et recouverte d’un manteau végétal luxuriant
et composée de 2 îles serties dans un même lagon et rejointes par un isthme de quelques mètres traversé par un pont.
Je descends en stop à la baie d’Havea car je veux être à l’heure pour l’ouverture du four traditionnel chez TARA pour le MAA TAHITI
c’est là que nous allons manger le repas Polynésien. Je suis prise par la seule infirmière à domicile de l’île, une femme heureuse de son boulot.
J’ai bien fait de partir en stop, l’équipage a loupé l’ouverture du four …C’est bon signe, il y a trop de plaisirs a bord..
Au cours de ce repas, les spécialités Polynésiennes sont servies sous forme de buffet dans des umetes (plats traditionnels en bois) sur fond d’orchestre local, on déguste le poulet fafa, l’ipo banane, le pua’a chou, le poé manioc..
Il est servi face au lagon , par la famille au complet, un joli moment , tout est décoré ..
LA CHASSE AUX LANGOUSTES
Notre copain Will nous emmène à la chasse aux langoustes (il me devait bien ça après m’avoir fait mariner pendant 2h comme rabatteur de perroquets la dernière fois), de nuit, équipés de combinaisons, de gants, sacs , chaussures solides et lampes; dur de se motiver à 21 heures , mais retour excités par cette chasse hypertonique dans les déferlantes de la passe …..
Bon! c ’est pas un grand pédagogue, mais on a vite compris ; on en a quand même pris plein la gueule et on en a perdu un certain nombre, mais le résultat est là.
Et il faut encore se motiver pour faire rentrer cette belle langouste dans notre petite gamelle. Barbares! Pensez-vous, nous aussi, on le vit un peu comme ça , mais gourmands aussi alors il faut assumer; sur la photo vous constaterez que le sourire est inversement proportionnel à la taille de la langouste, ; elles sont encore vivantes, dures à tenir et capables de bien se débattre.
RAIATEA
Après une traversée plus cool et 4 bonites, halte à la « capitale » pour réparer le guindeau et le toit de la timonerie malmené par la navigation musclée ; Malik et Yohann mettent la main à la pâte et Yo se découvre des talents de stratifieur
Un peu de shopping pour Alain avec mes conseillers en habillement qui ont découvert le magasin « place to be » ;
Dernier mouillage pour Yohann et Céline qui veulent profiter jusqu’à la dernière minute à la passe de Vaitorae , afin de passer une journée sur le motu Toahotu où les hôtels ont aménagé une robinsonnade très sympa;
on paie pour en profiter, 4€ d’un côté du motu, 2€ de l’autre… dommage, on ne l’a su qu’après ; en plus il y avait moins de vent de l’autre côté mais pas de chaises longues .. une vraie piscine dans le lagon.. mais même ici il faut faire attention a ne pas s’arrêter sous un cocotier ..
DEPART DE YOHANN ET CELINE
A Raiatea, on peut arriver à l’aéroport en annexe : classe !
Là on pleure,
c’était trop magique, ce mois ensemble sur un voilier, 15 jours à 4 puis 15 jours à 6 ; chacun a trouvé sa place et les envies de chacun ont pu se vivre…
Tout semblait simple et fluide, et pourtant, sur un bateau, les caractères se dévoilent, on n’a pas d’intimité, il faut en permanence faire des compromis ; Ca a super bien fonctionné ; c’était que du bonheur, pour nous tous et pourtant les navigations ont été dures. On remettra ça….
RETOUR AUX TUAMOTU
Un pari un peu fou : revenir aux Tuamotu pour faire vivre à Judith et Malik cet archipel incroyable ; Route quasiment plein Est pour revenir à Fakarava où nous attendent Pierre Charles (mon cousin qui est revenu après 40 ans en Polynésie ou il a grandi) et Catherine.
On hésite à faire vivre cette navigation à Judith qui est peu amarinée, et là chance incroyable, la bonne fenêtre météo pour le faire au bon moment ; exceptionnel en cette saison. 54 heures de mer au moteur et à la voile avec une mer calme ; Malik a le pied marin et une bonne expérience de la voile. Ils ont parfaitement géré avec nous cette navigation compliquée
et à l arrivée 4 bonites ; heureusement que Malik y a cru jusqu’au bout ! Moi j’avais lâché l’affaire…
On arrive à Fakarava avec un jour de retard, Pierre Charles et Catherine ont planté la tente devant chez Mana, sur la plage, prés des requins dormeurs… (cf chap 5)
Avant de partir pour le sud, petit déjeuner à bord avec Manu et Claudine qui sont aussi en vacances à Fakarava
On leur fait découvrir Irifa, la pêche, le diner chez Leiza , et la passe sud pour le snorkeling et la plongée. Ce lagon qui nous a tant impressionné au début, nous est maintenant familier, on s’y sent chez nous. Malik pêche aussi les perroquets
Pierre Charles se découvre aussi une âme de chasseur
La semaine est encore pleine de balades sur le platier a la recherche de coquillages et de piques d’oursins crayons, de nage ; beaucoup plus calme : nettoyage de coquillages à l’acide chlorydrique pour ôter le calcaire
et déco du bateau avec un peu de verdure par Malik. Un cocotier a bord , ca pousse vite ?? a suivre
Départ en taxi pour l’aéroport car la mer est trop agitée pour y aller en bateau. Notre moteur d’annexe est en panne et doit repartir à Papeete, il va falloir ramer pendant 3 semaines !!!
On est ému de les voir repartir
Ils ont su profiter du bateau, de la mer, de ses richesses mais aussi se détendre, lire et se reposer. C’était tout bon pour nous aussi
Ils emmènent l embase du moteur à Papeete. Ils vont passer 2 jours avec Claudine et Manu, toujours aussi accueillants. Et là « rencontre du 3eme type » par hasard 1 hendayais en vadrouille.
Céline nous énormément manqué, nous sommes tant habitués à vivre de beaux moments avec nos 3 enfants.
TOAAU
On part à la découverte d’un nouvel atoll, à 4 H de navigation ; première navigation hors lagon pour nos amis . Dans le sud, des vieilles cabanes habitées par des voyageurs ou des coprah-culteurs mais il n’y a que des cochons sauvages et des coqs, Séverine (qui nous a vendu le bateau) nous avait dit de dire bonjour à lolo, on pensait trouver une famille polynésienne, personne ! la mobilité est courante pour ce métier ..
Un lieu partait pour profiter des massages thai que nous fait Pierre Charles : 1h30 sous les cocotiers, la lumière douce à travers les feuilles de palmiers, un beau cadeau, pour nous relaxer avant de nous quitter.
Deux jours seuls au monde, ouverture de cocos a la machette
feu de bois sur la plage pour faire cuire la bonite pêchée à la sortie de Fakarava et la nuit avec Pierre Charles une belle chasse au perroquet sur le platier.
On a envie de rencontrer du monde et on décide d’aller au nord de la passe ou il semble y avoir un village … Aucune maison mais en approchant, on voit de loin des grandes tentes et un gars qui nous salue, on s’approche pour lui rendre son bonjour et demander si on peut faire griller nos poissons sur la plage.
Morton et Angelo nous accueillent les bras ouverts dans leur campement de défrichage des terres familiales où ils vont implanter une pêcherie
et à terme une pension.
Morton a 57 ans ; il avait une ferme perlière à Takapoto qui faisait vivre 200 personnes. En 6 mois un virus a tout détruit ; pour rebondir, il a décidé de venir s’installer à Toaau sur des terres familiales où tout est à défricher et construire.
On les invite à partager nos poissons ; Angelo nous donne un cours de découpe du poisson
puis ballade sur le platier pour marquer les limites des terres de Morton
et dans la cocoteraie pour nous montrer comment couper un cœur de palmier
, une pêche au fusil pour le diner
bon diner à bord d’Alaïa
une bien belle rencontre et une super journée.
En parlant, Pierre Charles a même découvert que Morton était avec sa sœur au collège a Arue … Le monde est petit,
Bonne chance Morton et Angelo.
Si vous connaissez des vaillants qui veulent bosser sur un chantier dans un lagon de rêve, on vous donnera leur contact…c’est Koh Lanta en vrai.
2 animaux particuliers : le Bernard l’Hermite qui sert aux appâts, d’une taille impressionnante, et l’Acanthastere, étoile de mer qui envahi les lagons et détruit le corail, il faut la tuer en lui mettant du vinaigre, ne jamais la couper, elle se multiplie..
Catherine et Pierre Charles nous ont régalé par leur émerveillement de découvrir le bateau, les bons repas diététiques, leur bonne humeur, les connaissances qu’ils ont acquises de la Polynésie Côté terre… Créateurs de l’école du mouvement à Toulouse, ils ont parfaitement épousé la vie à bord qui nous fait chalouper le corps en permanence , par le bercement des vagues, nuit et jour, et dans tous nos déplacements.
Apres avoir fait le plein au Cobia
nous les avons déposé à l’aéroport en bateau… très chic! Et nous profitons des 3 Semaines sans moteur d’annexe pour nous reposer dans le lagon de Fakarava.
Après 45 jours d’amitié nous dégustons le bonheur d’être à deux.
Il nous faut remettre à jour tout notre administratif abandonné depuis 5 mois, faire quelques travaux et entretiens sur le bateau, préparer les prochains mois vers les Marquises et le retour en France.
Pakokota, face à chez Mathieu et Agnès est le lieu idéal pour cela : ils sont accueillants, compétents il y a plein de passage et on a le wifi sur le bateau,
Dommage que le vent de sud ouest ait soufflé pendant 2 jours occasionnant un roulis important difficile à supporter ; mais ça muscle et ça assouplit , alors…
Les nooris sont des oiseaux noirs qui pèchent les éperlans autour de nous. Les bonites chassent aussi et Alain essaye d’en choper une au fusil !!!
On part tous les 2 chasser le mérou et le perroquet, on a trouvé un nouveau loisir à partager Le fusil me rassure quand je nage ; pour l’instant j’ai réussi à toucher une cible fixe et j’ai demandé aux poissons de se calmer et d’arrêter de bouger … Au bout de quelques sorties, j’ai tué mon premier mérou, sympa, il me regardait comme s’ il attendait que je le prenne en photo.
Au bout de quelques jours nous repartons pour Irifa où nous serons mieux pour attendre le moteur d’annexe ; la météo annonce plusieurs jours de vent fort de 15 à 30 nœuds d’est à sud est, et c’est là bas à la pointe sud est de Fakarava que nous serons le mieux protégés.
Pendant 14 jours on prend le temps de se poser et profiter à fond de la convivialité qui existe en général entre les voyageurs: un intérêt pour l’autre, son histoire, sa route...Besoin et envie de recréer un tissu social, d’échange, de partage du matériel, des connaissances et des compétences, un esprit d’entraide qui nous va bien. Irifa, avec son petit bar et sa plage magnifique où on se retrouve facilement à terre est l’endroit révé pour ça.
Quelques uns de ces moments privilégiés et spontanés…
L’anniversaire sur la plage pour les 3 ans de Duna, la fille de Lourdes et Jade qui vivent sur Cinco depuis 3 ans et attendent leur second bébé
Le lendemain cours de yoga avec Rodolfo, le bel Italien , ramassage en annexe prévu ..
Un vrai tableau…
Naissance des bébés cochons noirs, il ne faut pas les approcher les 24 premières heures, ou si la mère bouge elle peut les écraser puis des bébés chats .. Les enfants des bateaux sont émerveillés, en voilier ils sont invités à tant événements, prêts à tout découvrir…
Tournée des apéros sur 4 bateaux, festival de bons plats avec les fonds de placards, on est bloqués depuis 10 jours sans pouvoir faire de courses..
Soirée Ramis sur Alaïa avec tisane à 20h ça réchauffe Sophie Grégoire , Florient et Cléméntine, ce soir il pleut!
On fait du troc : Clémentine (qui trimballe sa machine à coudre dans son melody parti d’Anglet il y a 2 ans) nous répare le lazy bag... nous lui faisons 50 litres d’eau avec le déssal
Nage entre femmes. Tous les matins, à 11h30 elles viennent sur Alaïa, pour nager , puis thé et paroles entre femmes ; activité et échange qui ont eu un grand succès ; belles énergies, immense besoin de se retrouver...
Bien sûr, j’en profite pour faire la pub pour le pisse debout
un vrai plus en bateau pour les femmes… Les wc des voiliers sont peu pratiques : bruits des chasses qui réveillent tout le bateau et sont souvent dures à pomper, odeurs de retour des cuves , mal de mer du au roulis et en plus il faut se tenir.
Cet objet est pour moi un vrai outil d’hygiène, de sécurité, et d’amélioration de la santé. Pas besoin d’attendre pour «y aller » , se baisser, se déculotter ; bien sûr les femmes ont toujours fait « comme ça » ce n’est pas pour faire « comme les hommes » mais pourquoi ne pas se simplifier la vie quand c’est possible facilement? en plus , être debout face à la mer, surtout la nuit , quel bonheur, ils nous avaient caché ça…
4 jours de pluie (exceptionnel aux Tuamotus) ont eu raison du moral des équipage des bateaux les moins confortables.
Le seul point positif est que ça remplit les réservoirs. Plusieurs bateaux n’ont pas de dessalinisateurs. C’est une notion de confort importante ; pouvoir se doucher avec de l’eau non salée, rincer au moins les verres (pour le gout) et les couverts ( pour la rouille) , pour la dernière eau de rinçage du linge….
Ces 4 jours de pluie rendent difficiles la vie à bord, tout est humide, salé, rien ne sèche ; Alors on propose des douches chaudes : Lourdes, enceinte de 5 mois ronronne de plaisir ; jean et Elise sont ravis de manger et dormir dans un bateau sec et plus calme ; Tout le monde commence à être fatigué et énervé par ce mauvais temps.
Moi j’adore, emprunter les enfants des autres, c’est doux aussi ; pour nous tous..
Les cours d’espagnol avec Julie. C’est difficile la présentation des cours par correspondance ; l’aider quelques jours me permet de réviser ma grammaire, et à elle de quitter un peu « les petits » ..
Les bacs de fleur que nous a laissé Malik, prennent forme dans des bouées coupées en 2, un peu de menthe …
On aimerait partir, mais la météo reste mauvaise , je prends un cours pour ouvrir les cocos et de tressage de feuille de cocotier, il parait qu’il y en a dans ma rue maintenant a Hendaye on pourra continuer au retour.
Quel homme!!!
Bon ça y est le beau temps revient ; le mouillage d’Irifa se vide et chacun reprend sa route vers l’est ou l’ouest ; on échange les mails et les téléphones ; on se retrouvera peut être…. Ces rencontres éphémères sont d’une grande richesse.
Quand à nous on attend toujours le moteur ; heureusement, nos copains belges Yves et Dominique nous en ont prêté un ce qui nous évite de ramer…
Finalement 6 mois c’est beaucoup trop court pour découvrir ces archipels, ce nouveau mode de vie et profiter des rencontres… Donc on a décidé de prolonger. Nous rentrerons le 10 décembre pour profiter de la famille pendant les fêtes.
Alaïa va rester aux Marquises quelques mois en hivernage pendant la période des cyclones aux Tuamotu, et on reviendra certainement naviguer quelques semaines l’année prochaine
Nous aimons vivre sur ce bateau, besoin de profiter encore une fois de ce voilier et de la magie de la Polynésie.. poursuivre cette initiation ..probablement 3 mois En 2019..
Au prochain article, dans un mois , ou nous aurons rejoint les Marquises qui font briller les yeux de tous ceux qui en parlent….on a une belle traversée en vue..
Myriam et Alain